La culture Artemisia afra
Télécharger en PDFLes principes de bonne gestion agricole devront être appliqués. On appliquera des techniques d’agriculture de conservation (agroécologie), notamment en ce qui concerne l’accumulation de matière organique (compost, paillage) et la conservation de l’humidité du sol (paillage, irrigation raisonnée). [1]
Les cultivateurs devront mettre en œuvre des pratiques qui contribuent à la conservation des sols et réduisent l’érosion, par exemple en créant des zones tampons en bordure des cours d’eau et en plantant des espèces couvrantes [1].
Ces techniques agroécologiques sont très bien expliquées dans le Guide d’AGRISUD [2].
Choix d’implantation
L’Artemisia afra étant un buisson vivace, il faut réfléchir à son implantation qui sera définitive ! Une fois implantée depuis plusieurs mois en terre, elle supporte mal d’être retransplantée ailleurs.
Il faut prévoir au grand minimum 1 m entre les plants d’Artemisia afra car ils prennent au moins 1 m en largeur lors de leur croissance.
On peut par exemple planter en lignes des plants d’Artemisia afra espacés de 1 m pour qu’ils se touchent et prévoir un espace de 2 m entre ces lignes afin de permettre le marcottage et le passage pour la récolte.
Il est recommandé d’adapter ces mesures en alternant l’Artemisia avec des arbres, cultures maraichères et vivrières.
Il est aussi tout à fait possible de cultiver des plants individuels, en pot ou en pleine terre.
Préparation du lieu de plantation
Il faut parfois préparer la zone de repiquage 2 mois avant la mise en terre ! Ces opérations sont coûteuses en mains d’œuvre et peuvent prendre du temps.
si possible le lieu de culture pour éviter les dégâts dus aux animaux divaguant et aux poules qui déterrent les tiges enfuies pour marcottage.
Les bovins ne doivent pas pénétrer sur les lieux de culture [1].
superficiellement uniquement si besoin. Eviter absolument l’agriculture sur brûlis qui anéanti la vie du sol !
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pour éliminer les cailloux et mauvaises herbes.
si le sol est pauvre
(voir Guide d’AGRISUD [2] p 97 à 103 - Fumure organique de fond).
pour ameublir le sol et former des planches de culture ou des billons en fonction des habitudes.
(drains) pour drainer le sol si la culture a lieu en saison des pluies.
L’OMS rappelle que le sol doit contenir des quantités appropriées d’éléments nutritifs, de matières organiques et d’autres éléments [1].
Dans l’idéal, procéder à une analyse de sol dont les résultats sont repris dans la fiche de lot et suivi de culture.
La fumure de fond est à faire idéalement 2 semaines avant la transplantation et n’exclut pas l’apport de compost ou fumure d’entretien.
Transplantation
d’au moins la profondeur d’une main (20 cm, en fonction des racines).
généreusement afin d’ameublir le sol pour faciliter la transplantation ainsi que la reprise des jeunes plantules (en système intensif, mouiller la parcelle durant 4h, à raison de 15 mm).
y ajouter et bien mélanger une grosse poignée de compost (200 g environ).
L’utilisation de tout engrais minéral (y compris urée et NPK) n’est pas autorisée en agriculture biologique !
L’azote (N) étant un élément déterminant dans la croissance, il est éventuellement possible d’utiliser des cornes broyées (récupération d’abattoirs) ajoutées au compost
la pépinière ou lieu de multiplication avant d’y prélever les plantes
la plantule en maintenant une motte de terre autour des racines.
autour de la plante pour garder l’eau proche de ses racines
Paillage
Pailler les planches avec de la matière organique (déchets végétaux verts) fraîche ou sèche permet de limiter le besoin en eau, le désherbage, l’érosion du sol et d’apporter des éléments nutritifs supplémentaires.
On peut utiliser tout type de pailles, fanes, herbes, résidus de cultures de céréales, plants de maïs coupés ou broyés, feuilles de palmier à huile décomposé, … Éviter les matières ligneuses qui attirent les termites. Favoriser les produits locaux de récupération ! (Voir Guide AGRISUD [2] p 143 à 144 – Paillage.)
Par exemple, au Bénin la citronnelle est taillée tous les 15 ou 21 jours afin de produire le paillage nécessaire. Au Togo, le BRF (Bois Raméal Fragmenté) a donné de bons résultats avec du broyat de paille de riz, branches de palmiers, jeunes branches vertes de Moringa et de Neem.
Un système de culture sur couverture végétale ou des plantes de couvertures peuvent aussi être envisagées (voir Guide AGRISUD [2] p 197 à 207).
Entretien
L’Artemisia afra est très fragile avant son implantation. Les premiers mois sont cruciaux pour qu’elle prenne de la vigueur et se lignifie.
chaque plante matin et soir chaque jour à l’arrosoir, au tuyau d’arrosage, par aspersion ou goutte-à-goutte durant les 3 premiers mois. Irriguer tôt le matin et tard le soir ou la nuit permet de réduire l’évaporation (perte d’eau).
Lorsque l’Artemisia afra est transplantée depuis 3 mois, si elle s’est bien établie, on peut alors arroser uniquement 2 à 3 fois par semaine.
régulièrement au début puis chaque mois environ, en fonction des mauvaises herbes.
Lorsque l’Artemisia afra est transplantée depuis 3 mois, si elle s’est bien établie, on peut alors arroser uniquement 2 à 3 fois par semaine.
après chaque désherbage.
Appliquer 1 poignée 1 mois après la transplantation, 2 poignées 2 mois après la transplantation, 3 poignées 3 mois après la transplantation et 4 poignées 4 mois après la transplantation donne de bons résultats.
ATTENTION à ne pas recouvrir les feuilles pour éviter le risque de brûlure ! Répartir le compost en cercle autour de chaque plante.
Ne pas noyer le sol mais bien l’humidifier. Réduire l’arrosage en fonction des pluies en saison des pluies.
Il est indispensable d’adapter la fumure appliquée en tenant compte des conditions de culture spécifiques à la région : type de sol, climat, irrigation éventuelle.
Les apports nutritifs sont différents en fonction du type de compost. Le compost de fientes de volailles apporte environ 3 fois plus d’azote que celui à base de fumier d’âne-cheval, bovin, porc ou de déchets verts. Il faut adapter les doses et mettre 3 fois plus de compost autre que de fientes de volailles !
Le fumier animal sera soigneusement décomposé de façon à répondre aux normes sanitaires concernant les limites acceptables de contamination microbienne et à détruire le pouvoir germinatif des mauvaises herbes. Les excréments humains ne doivent pas être utilisés comme engrais en raison de la présence possible de micro-organismes infectieux et de parasites. Tout épandage de fumier animal devra être documenté. [1]
de manière régulière pour agir rapidement en cas d’attaque de maladies (tel que l’apparition de moisissures si l’arrosage est trop important) ou de ravageurs (chèvres, lapins, bœufs, termites, criquets, …) !
une protection éventuelle contre le vent ou le soleil par un système d’ombrage au début de la mise en terre.
de la variation de formes et de la hauteur des plantes.