Focus sur les Maisons de l’Artemisia du Niger

Le Niger (superficie de 1 267 000 km² et 24 millions d’habitants) est un pays continental situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest.

C’est un pays complètement enclavé, quasi désertique. Il est caractérisé par un climat tropical de type soudanien qui alterne entre deux saisons : une longue saison sèche d’octobre à mai et une courte saison de pluies de mai à septembre.

C’est l’un des pays les plus pauvres du monde, 80 % de la population vivant avec moins de deux dollars par jour et seulement 48 % de la population ayant accès à un centre de santé dans un rayon de moins de cinq kilomètres.

Le paludisme est endémique dans tout le Niger, où il constitue la principale cause de maladie : il représente 28 % de toutes les maladies dans le pays et 50 % de tous les décès enregistrés.

Sous l’impulsion de Souleymane Abdou Bahar, création de la 1ère Maison de l’Artemisia au Niger en 2017.

Souleymane Abdou Bahar et sa future équipe (dont Maman Manirou Saidou le chef d’équipe) ont suivi une formation à la culture de l’Artemisia en 2017 à la Ferme agroécologiques de La Providence au Bénin (membre du réseau international de La Maison de l’Artemisia) et ont décidé de créer la MdA Niamey à Kollo.

Pour rappel, Les Maisons de l’Artemisia sont des pôles de compétences pluridisciplinaires, chargés d’encadrer la diffusion raisonnée de l’Artemisia dans les pays impaludés selon une charte éthique (écologiquement, économiquement et socialement responsables).

La ferme est située sur un terrain de 2 ha à environ 10 km au Sud de Kollo au Sud-Ouest du Niger. Il s’agit d’une micro-ferme agroécologiques qui utilise certains principes de permaculture. Depuis 2018, on y cultive l’Artemisia ainsi que d’autres plantes médicinales et aromatiques, des légumes et des fruits. On y fait aussi de l’élevage, de la pisciculture, et bientôt de l’apiculture.

A la suite de l’installation d’un système d’irrigation, la production s’est nettement améliorée et a doublé entre 2019 et 2018 (450 kg vs 275 kg en 2018). Une grande partie de la production est donnée pour les sensibilisations et animations autour de la MdA.

Une forte sécheresse début 2020 suivie de pluies diluviennes et inondations ont détruit une partie de la culture et surtout les Artemisia afra qui avaient été mises en place. 550 kg ont quand même pu être récoltés.

Les ventes se font via des distributeurs agrées, pharmacies, tradipraticiens, boutiques dans différents quartiers de Niamey et particuliers.

Les dons sont pour les écoles, orphelinats, groupements de village, les familles défavorisées, des dispensaires.

Niger Formation Artemisia Niamey
1ère Formation organisée par la MdA de Niamey en décembre 2020 ! Bravo Manirou et Souleymane !

La Maison de l’Artemisia de Niamey a également renforcé sa communication et fait de nombreuses affiches pour communiquer sur les réseaux. 

Une 2ème MdA est créée au Niger à Agadez début 2021 sous l’impulsion d’Agadez Horizons

Engagé pendant plusieurs années au Niger et notamment à Agadez, le Dr Marc Melchior (Fondateur de l’association humanitaire belge Agadez Horizons dont la mission est d’agir en Afrique pour réduire la malaria) a apporté son aide médicale à travers des consultations dans les dispensaires de brousse. Et là il a pu constater que le paludisme y faisait des ravages. De retour en Belgique en novembre 2017, il découvre le documentaire Malaria business. Ce fut une découverte importante et de là est née l’idée d’implanter l’Artemisia à Agadez.

Un 1er projet pilote est né avec la culture de l’Artemisia sur ½ ha avec un groupement de femmes. Grâce au travail remarquable d’Aboubacar, le maraîcher, les récoltes exceptionnelles se sont succédées pendant 2 ans, à tel point que le Sultan, les autorités locales et la télévision nigérienne sont venus les encourager et ont diffusé un documentaire élogieux. Depuis, nombreux sont les cultivateurs qui souhaitent emboîter le pas à cette formidable entreprise de santé publique.

Forts du succès de cette culture-pilote, l’équipe Agadez Horizons s’est lancé dans un 2ème projet avec l’appui de la MdA de Niamey : un nouveau terrain de culture d’Artemisia qui sera aussi un centre de formation pour la région.

De nombreuses sensibilisations, participations à des événements pour faire connaitre l’Artemisia et la vendre

Fin août, La Maison de l’Artemisia d’Agadez était présente à la Cure Salée d’Ingall, grand événement annuel pour les éleveurs Peuls et Touaregs !

Une 3ème MdA est en cours de création à Magaria dans la région de Zinder au sud du Niger sous l’impulsion de Mamadou Boukar et de la coopérative Kama Jikin Ka.

L’équipe de la future MdA de Magaria a découvert l’Artemisia grâce à un ami d’enfance, Souleymane ABDOU BAHAR (responsable de la MdA Niamey) lors de leurs nombreuses crises de paludisme.

Un premier projet pilote de culture d’Artemisia sur 200m2 a été lancé avec la Coopérative, Kama Jikin Ka, créée à cet effet sous la responsabilité de Mamadou BOUKAR. Grâce au travail remarquable et à l’accompagnement de Souleymane, 2 récoltes exceptionnelles se sont succédées pendant 2 ans avec une production de 10 kg de matière sèche la première année et de près de 30 kg la seconde. La moitié de la production a été distribuée gratuitement pour sensibiliser les populations de la région.

Fort du succès de cette culture-pilote, la Coopérative se lance dans un second projet : un nouveau terrain de culture d’Artemisia qui sera aussi un centre de formation pour le département et la région, objet du présent projet.

Pour l’accompagner dans ce nouveau projet, la coopérative s’est rapprochée de La Maison de l’Artemisia de Niamey qui a appuyé l’équipe du projet-pilote.

La charte de la Maison de l’Artemisia a été signée par Mamadou Boukar en juillet 2021.

La MdA de Niamey s’agrandit avec « Le jardin de Niamey 2000 », ferme agro écologique d’une superficie de 6.500m2 à Saga Gourou route Filingué.

Grâce à au travail de Maman Manirou, la Maison de l’Artemisia de la capitale prend plus d’ampleur.  Avec les deux autres Maisons de l’Artemisia locales, un regroupement en Maison de l’Artemisia nationale dans une structure associative va pouvoir voir le jour. Ceci afin de doter le réseau non seulement d’une représentation au niveau national mais aussi d’une organisation harmonisée à l’échelle du pays permettant d’évoluer vers l’autonomie et de faire adhérer des acteurs ne provenant pas toujours de MdA locales pour le plaidoyer notamment.